Quels qu’ils soient les mécanismes qui expliquent l’apparition de l’endométriose, elle est presque constamment à l’origine de douleurs chroniques. Par leur complexité à être contrôlées efficacement, ces douleurs sont très difficiles à vivre et représentent des coûts médico- économiques considérables.
L’hypnose n’est pas un état de sommeil mais un état modifié de conscience.
En état d’hypnose, on oublie la réalité extérieure pour entrer dans une réalité intérieure et notre attention se focalise sur un sujet déterminé. Dès lors, on est plus réceptifs à des changements de comportement.
L’hypnose est de plus en plus utilisée en médecine et en chirurgie, en psychothérapie et développement personnel, aussi bien qu’en coaching, éducation, etc. Sa puissance de transformation est telle qu’il est possible de faire des soins dentaires ou des interventions chirurgicales sous hypnose.
L’endométriose est une affection dans laquelle les tissus qui tapissent l’intérieur de l’utérus, appelé endomètre, se développent à l’extérieur de l’utérus, comme sur les ovaires, les trompes, les intestins ou la vessie.
Ces tissus qui se développent en deçà de leur domicile habituel sont des « lésions endométriosiques » qui peuvent provoquer des douleurs intenses pendant les règles, des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs pendant les rapports sexuels, des saignements abondants pendant les menstruations et des problèmes de fertilité.
Les médicaments antalgiques sont bien sûr très utilisés à la phase aiguë de la douleur, ils le sont moins sur le long terme en raison de l’apparition fréquente d’effets indésirables des médicaments (digestifs, allergiques, rénaux, cutanés, hépatiques, intolérances diverses, phénomènes de dépendance etc.).
Concernant l’endométriose, une prise en charge multidisciplinaire est conseillée, réunissant autour de la patiente le gynécologue, le médecin généraliste, un médecin spécialiste de la douleur, un psychologue, un hypnothérapeute, etc.
Tout en restant indispensable, la médecine conventionnelle subit un échec relatif dans la prise en charge de certaines maladies chroniques : stress, dépression, « mal-être », obésité, mal de dos, douleurs chroniques etc. Il ne peut être que bénéfique d’utiliser des approches complémentaires non médicamenteuses, comme l’hypnose ou la respiration.
Les mécanismes de la douleur
Sur le plan de ses mécanismes, la douleur est une sensation (nociception) et une émotion. C’est cette composante émotionnelle de la douleur (particulièrement pour la douleur chronique) sur laquelle l’hypnose va principalement agir.
Les composantes sensorielles et affectives de la douleur sont dissociables et il sera possible d’agir à plusieurs niveaux d’intégration du processus douloureux. Les douleurs chroniques s’accompagnent toujours du stress, cette dimension devra impérativement être prise en compte par les praticiens ayant recours à cette méthode.
Milton Erickson (psychiatre américain qui a théorisé l’hypnose moderne), a montré qu’on pouvait schématiquement répartir une douleur chronique en 3 tiers en fonction de la chronologie : Présent / Passé / Futur.
Le résultat est qu’environ 2/3 du ressenti d’une douleur chronique n’est pas dû à une sensation douloureuse présente à l’instant de façon objective par une lésion du corps, mais résulte d’une construction mentale et émotionnelle qui amplifie le ressenti douloureux.
L’hypnose pour soulager la douleur
L’hypnose est un processus très efficace pour le contrôle des douleurs et elle de plus en plus utilisée par les professionnels de santé. On peut faire de la chirurgie sous hypnose, les femmes accouchent sous hypnose sans péridurale, des soins dentaires sont pratiqués sous hypnose. L’état hypnotique révèle sa puissance dans le contrôle de la relation corps esprit.
L’hypnose est au départ une technique de communication (on parle de communication hypnotique) et les mots employés ont toujours une importance dans l’accompagnement thérapeutique de la douleur.
Les professionnels de santé sont de plus en plus formés aux approches de communication hypnotique où plutôt que de dire « est ce que vous avez mal ? » on reformulera « êtes-vous suffisamment confortable ? ».
La différence en termes d’antalgie entre ces 2 phrases apparemment anodines est considérable, elle a été quantifiée dans de très nombreuses publications scientifiques.
Les objectifs thérapeutiques seront formulés en termes positifs (vous allez vers plus de confort), ce qui vous permettra d’agir de façon pragmatique (« à la fin de ces séances, vous serez capable de… »).
La douleur est évaluée, avant et après la séance, sur des critères qualitatifs (torsion, piqûre, brûlure etc.) et quantitatifs (par ex. avec l’Echelle Visuelle Analogique EVA).
Le principe d’évocation nous apprend qu’un mot employé, même précédé d’une négation, a toujours une résonance émotionnelle importante.
Un exemple de la vie quotidienne : « surtout ne pensez pas à une voiture bleue ».
Vous allez y penser parce qu’on vous en a parlé et non pas parce que vous avez l’esprit de contradiction.
C’est la même chose qui se passe avec la douleur, quand on prononce le mot « douleur » ou « avoir mal ».
Quelles techniques en hypnose pour soulager la douleur ?
Voici quelques techniques utilisées en séance d’hypnose :
- Le gant magique. Le praticien en hypnose suggère une analgésie sur une main (souvent par le froid, comme si la main était plongée dans de l’eau glacée ou de la neige). La sensation est proche de celle d’une joue ou d’une lèvre après une anesthésie chez le dentiste. Une fois la différence de sensibilité liée à la douleur mise en évidence de façon comparative sur les 2 mains, la main anesthésiée de façon hypnotique peut transférer son pouvoir d’analgésie à d’autres régions du corps : bas ventre, tête, abdomen, épaule, région lombaire etc.
- La réification (ou la chosification). Le principe est de matérialiser, en pensée, la douleur (par essence non matérielle).
- Les techniques respiratoires (couplées ou pas à l’hypnose)
- L’autohypnose permet d’être autonome et pratiquer à domicile, en dehors des séances avec le thérapeute.
Accéder à notre exercice de réification ici :
Je vous propose maintenant un exercice couplé à un travail de respiration pour soulager une douleur d’endométriose. Vous n’êtes pas obligée d’être une experte de l’hypnose pour le réussir, car l’état de conscience hypnotique n’est pas indispensable pour cet exercice.
Le cerveau humain ne fait pas la différence entre la réalité et les productions de l’imaginaire, à condition que la définition de l’objet imaginé soit suffisamment précise. Alors, il s’agira d’associer la douleur à un objet, de le visualiser et laisser monter toutes les sensations que sa vue, son toucher vous provoquera. Pour ensuite transformer cet objet en quelque chose de bien plus agréable, bien moins agressif ou douloureux.
Si après l’exercice, vous souhaitez aller plus loin dans ce travail respiratoire et de visualisation hypnotique, que ce soit pour la gestion de la douleur, du stress, de l’anxiété, ou du surpoids, pour retrouver le sommeil ou harmoniser vos émotions, inscrivez aux ateliers respiration et neurosciences appliquées : Participez aux ateliers respirations mensuels du docteur Pencalet.
En conclusion
Les douleurs d’endométriose sont fréquentes et invalidantes dans la plupart des cas, retentissant de façon significative sur la qualité de vie.
En complément d’une approche médico-chirurgicale, les techniques non médicamenteuses comme l’hypnose et la respiration, dont l’efficacité est prouvée scientifiquement, ont une place de choix dans la gestion de la douleur. Elles peuvent être pratiquées à domicile par les patientes en toute autonomie, plusieurs fois par jour si nécessaire.
Parce que le bien-être a plusieurs voies …
Parce que nous sommes tous différents et que chacun trouve le moyen qui lui convient pour développer son équilibre physique et mental, maîtriser la douleur, mieux respirer et mieux vivre…
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